La thérapie: conquête du corps à travers ses sens, conquête de l’esprit ?

Au cours de nos vies nous pouvons observer que le corps a son propre langage : durant des périodes ou des situations de vie difficiles il peut se mettre à trembler, à générer des maux de ventre, de l’eczéma, de l’asthme, crises de panique, manque d’appétit… autant de signaux qu’il nous envoie afin de nous reconnecter avec ce que nous sommes réellement. Ce qu’il nous dit c’est :« Stop! Arrête toi! Ce que tu vis là n’est pas bon pour ton équilibre  physique et psychique ».

Mettre du sens sur ses « maux » est la voie vers la guérison de notre esprit et de notre corps. Car depuis que nous sommes nés et même in utéro, tout passe par le corps. C’est lui qui se souvient, c’est lui qui vit et ressent. Le corps est brut, alors que notre psychisme met en place des pensées qui peuvent nous mentir par ce que l’on appelle des mécanismes de défense.

Les exigences de nos vies contemporaines : être heureux, efficaces, productifs, jeunes, en bonne santé, poussent beaucoup de personnes à ne pas écouter qui elles sont vraiment par peur de ne pas être acceptées, ou parce que ça ne correspond pas aux attentes de leur entourage ou répondent à des ambitions qui leur ont été imposées.

Mais à vouloir entrer dans la demande ou le désir de l’autre, en se persuadant que cette vie nous l’avons bien choisie, qu’elle nous convient, le corps va s’exprimer. Soit par des symptômes tels que des maux de ventre, de tête, de l’eczéma.. Ou par un mal être général, des crises de paniques une angoisse que l’on ressent. N’exprimerait-il pas un trop plein, un ral bol, une envie de se libérer ?

Le corps s’exprime sous la forme de symptômes : le symptôme exprime quelque chose, il s’adresse à quelqu’un ou quelque chose, il est le signe d’une vérité. Cette vérité c’est ce qu’on appelle le refoulé. Le refoulement est un mécanisme de défense mis en place par notre psychisme défini par Sigmund Freud. Il se traduit par la mise en place d’une défense par l’inconscient, afin de repousser les pulsions et les désirs que le conscient refuse d’accepter .

Les symptômes sont le fruit de croyances, ce sont de mauvaises réponses à une vraie question. Le travail sur soi à travers la parole, en se racontant, donc en passant par le corps, va amener petit à petit le patient à remanier ses fausses croyances pour s’ouvrir à SA question.

Nous avons oublié nos débuts dans la vie! Ne possédant pas encore le langage verbal nous nous exprimions avec notre corps tout entier et c’est notre mère qui a donné du sens à ce que ce corps exprimait.
Le nourrisson dépend entièrement de sa mère : elle représente le sein nourricier, la protection et le réconfort. Il est très important pour le développement psychique de l’enfant qu’ au tout début de sa vie ce lien fusionnel se mette en place avec ce premier objet d’amour que représente sa mère. Le bébé est programmé pour interagir avec elle. L’amour que la mère va donner au tout petit enfant construit l’amour que l’on a pour soi même.

L’enfant en grandissant va prendre conscience de son corps : par l’expérience, par l’interaction avec l’extérieur. Sa recherche fondamentale c’est son identité par la connaissance et la reconnaissance de son corps. Le corps va suivre la prise de conscience de son unicité.

On comprend que la quête de sens se fait dans l’altérité, et ce depuis le premier jour de notre vie.
En thérapie le patient raconte son histoire personnelle: bien souvent il va raconter ses interactions avec son entourage depuis tout petit et on se rend compte que le problème en soi c’est l’autre. Il faut un lieu pour réactualiser l’histoire de l’autre. Le thérapeute va prendre la place du parent aimé, de celui détesté, du frère ou la sœur jalousés… Le patient va par la parole et grâce au transfert sur le thérapeute revivre ses premières expériences d’amour, de haine, de peur, de rejet, de déceptions.Durant une thérapie le travail se fait en présence de l’autre (le thérapeute) : le patient devient l’acteur principal d’une pièce qu’il ne connait pas. Et c’est à travers la parole que va se faire cette mise en « présence de », et « être présent à » pour le thérapeute afin que le sujet s’éveille à sa propre présence. L’autre est fait pour me défaire des croyances qui me bloquent.

En thérapie certains mots, certaines phrases vont résonner dans le patient, c’est le signe qu’il commence « à être ». Une psychothérapie se fait au fur et à mesure que la parole se fait. Le patient va se répéter, s’entendre lui même, la bobine va se dénouer et amener le sujet à exister et à accepter qui il est.

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