Le coronavirus: quelles conséquences psychiques et quelles solutions ?

Ce virus touche tout le monde sur des questionnements existentiels depuis que notre rythme, au quotidien normalement très rempli, s’est fortement ralenti. L’histoire de chacun, les traumatismes passés, les attachements vont être remis en avant durant cette période si particulière que nous vivons tous. Chacun est mis à l’épreuve en ce moment.

Plus on ne sait pas ce qui se passe, plus l’anxiété augmente. L’humain ne supporte pas le vide et l’inconnu: ne pas savoir où on va, jusqu’à quand, qui est infecté, et mon travail que va t-il devenir? L’école, comment mon enfant va-t-il pouvoir apprendre à la maison, quand pourrai- je revoir ceux que j’aime…. Autant de questions qui restent sans réponse claire pour nous tous. Le virus a entraîné, selon le niveau social de chacun, des situations très difficiles: une perte d’emploi, des revenus très bas, des dettes, une situation familiale violente, un lieu de vie précaire, l’éloignement avec les gens qu’on aime, l’inquiétude intense si un de nos proches est contaminé…

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, cet isolement forcé est l’une “des conséquences très importantes” de l’épidémie de Covid-19 car il affecte “ce que nous aimons faire, où nous voulons être, et avec qui nous voulons être”.  Le confinement est la solution pour éradiquer la propagation du virus, mais à quel prix psychiquement ?

L’obligation de rester enfermer chez soi, l’isolement peuvent être des facteurs de stress post-traumatique, ou encore un sentiment de frustration entrainant de la colére, de la confusion, voire de la paranoïa.

L’ état de stress post-traumatique apparaît à la suite d’un choc d’une violence extrême et revient sous forme de souvenirs terribles pour la victime. Ici dans ce contexte épidémique, c’est la répétition de la situation qui peut entraîner cet état:l’enfermement, la solitude, le manque d’interactions sociales, la perte brutale d’une situation professionnelle ou familiale, la peur d’être contaminée ou de contaminer. Cette épidémie nous confronte directement à la mort ou à une menace de mort. C’est une situation extrêmement traumatogène.

Cette période épidémique peut devenir aussi très anxiogène pour des personnes phobiques ou dépressives. Le fait que les médias nous martèlent que l’on doit se laver les mains, porter un masque, garder une distance de sécurité entre nous, peut entraîner des pathologies obsessionnelles. Vouloir tout nettoyer et tout le temps peut, après le confinement, perdurer et s’aggraver chez certaines personnes anxieuses.

Tout comme l’agoraphobie aussi peut se révéler chez certains avec la peur des grands espaces et de la foule après avoir pris l’habitude, par obligation, de rester enfermés.

La routine remède pour garder un équilibre

Certes, certains se sont réjouis que leur soit imposé ce confinement : ne plus aller au travail, ne plus avoir d’horaires imposés, un directeur sur le dos… mais très vite on se rend compte que ce sont ces cadres, certes contraignants, qui nous tiennent.

Il est très important durant cette période de garder un rythme, des habitudes: se lever à heure fixe, se laver, s’habiller. Si vous n’êtes pas en télétravail il faut vous trouver des projets, des activités, des objectifs.
Avec les enfants et les adolescents aussi il est important qu’ils gardent un rythme, j’ai envie de dire, comme si ils allaient à l’école en instaurant des heures pour travailler, pour se divertir, pour regarder la télé. Si vous êtes plusieurs dans la maison octroyez vous des moments seuls .
Et surtout redécouvrir le plaisir de partager ce temps suspendu avec nos enfants, notre partenaire. Apprécier de prendre un rythme de vie plus lent.

Avec vos enfants ne leur cachez pas ce qui se passe, répondez à leurs interrogations, leurs doutes tout en étant sincéres. Mais essayez de ne pas parler tout le temps du virus. Les rassurer en leur expliquant qu’il y a des mesures de prises pour la sécurité de tout le monde. Ce qui compte c’est que vous parents soyez rassurants. Si ils vous sentent anxieux, les enfants sont des éponges émotionnelles, ils vont eux mêmes se sentir en insécurité.

Avec vos adolescents il faut arriver à comprendre que en ce moment ils sont loin de leur groupe d’amis, et de leurs activités éloignées habituellement de la structure familiale. Il peut s’avérer que cette période de confinement vous semble compliquée avec cet adolescent qui ne veut pas se lever, qui ne veut pas faire ses devoirs. Savoir l’écouter, savoir mettre en place des moments pour qu’il puisse garder des repères tel que les moments du repas. Essayer de ne pas être trop durs avec eux. Sous leur carapace, eux aussi se posent pleins de questions qui peuvent les angoisser. C’est le moment d’apprendre à leur faire confiance tout en leur faisant comprendre que vous êtes là pour eux.

Pour votre couple, c’est le moment quand les enfants sont couchés, de savoir se créer des moments à deux. Peut-être n’avez vous jamais été autant ensemble et cela peut réveiller de nouveaux conflits. Il a été prouvé que en cette période de confinement ce qui entraîne le plus de dispute dans un couple ce sont les tâches ménagères. Essayez de trouver du temps pour discuter et trouver des solutions à deux, en écoutant les besoins de chacun. Et aussi peut-être mettre en place de nouveaux projets.

Enfin, si l’isolement est bien trop difficile à supporter, que vous vous sentez angoissé, sachez que nous sommes de nombreux thérapeutes à proposer des séances par Skype, Whatsapp ou par téléphone. Donc ne restez pas enfermé avec votre mal être: des personnes qualifiées sont là pour vous aider.

Donc n’hésitez pas à me contacter par téléphone ou mail pour pouvoir me parler de ce qui ne va pas.

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